SAINVILLE - Historique
|
|
|
|
SAINVILLE
Code Insee 28363
Intendance : Orléans | Élection : Chartres | Subdélégation : Chartres |
Grenier à sel : Étampes | Coutume : Orléans | Parlement : Paris |
District (1790) : Janville | Canton : (1790) Sainville – (An IX) (1982) : Auneau | |
Arrondissement (1982) : Chartres |
Démographie :
1250 : 140 feux.
1709 : 134 feux.
1738 : 330 communiants, d’après le Pouillé.
An II : 539 habitants.
1806 : 602 habitants.
1982 : 627 habitants.
Territoire :
Cadastre : Plan 1812 – Matrice du 15/09/1823 : 2187 hectares.
Ancienne ville fortifiée dont l’église, entourée autrefois d’une enceinte de murs très épais et garnis de meurtrières (leur emplacement porte encore aujourd’hui le nom de « fort ») rappelle l’architecture des XIIème et XVème siècle.
Aujourd’hui, outre le bourg, la commune comporte cinq hameaux :
- Boulonville : hameau situé à 700 mètres de la voie romaine de Paris à Blois semble avoir été plus important qu’il ne l’est aujourd’hui. On y remarque un ancien souterrain et de nombreuses traces d’antiques constructions ; le sol est jonché de tuiles romaines, et on y a également trouvé des monnaies (grand et moyen bronze) et divers ustensiles ayant la même origine.
- Chêne (le) : château
- Chêne (le) : ferme
Le château et la ferme du Chêne faisaient autrefois partie du hameau de ce nom qui était très important au XIVème siècle : si l’on s’en rapporte à une note inscrite sur le registre de l’état civil de la paroisse (1775-1779) : «En 1376, le sieur DONSY et sa femme, seigneur du Chêne hameau de la paroisse de Sainville, eurent un procès contre les habitants de Sainville, conjointement avec les habitants du Chêne – Les maire et échevins de la ville de Sainville protestèrent contre cet acte d’association, attendu, dirent-ils, qu’il n’était signé que d’environ cent habitants tandis que le hameau du Chêne contenait plus de 300 feux… » Si ce texte est exact, Le Chêne avait donc alors au moins 1500 habitants.
- Mantarville : Alias « Menterville » : qui paraît avoir pour étymologie Mantis Villa, et aurait alors une origine druidique.
- Plâtrière (la) : four à plâtre.
Le village de Sainville est connu en Eure et Loir grâce à Marie Poussepain |
Un peu d'histoire
Marie, aînée d’une famille de sept enfants naît le 11/10/1653 à Dourdan près de Paris dans une famille relativement aisée. Son père, à la tête d’un atelier de tricot, est considéré comme une personnalité de Dourdan : il est premier marguillier, c’est-à-dire administrateur des biens de la paroisse, et collecteur de la taille pour Dourdan, l’impôt royal.
Marie apprend le tricot, les bonnes manières et les saintes écritures. Sa réputation de piété est telle qu’elle est dix-sept fois marraine de gamins de la paroisse avant vingt-deux ans.
A cette époque la misère est très grande : mauvaises récoltes, maladies et guerres nombreuses laissent la population dans un état dramatique.
Après le décès de son épouse, le père de Marie s’endette. En 1679, on le menace de saisir ses biens, meubles et effets ; il quitte Dourdan en laissant Marie et son jeune frère Claude, seuls survivants de la fratrie, en faillite. Un an plus tard, grâce à l’intercession d’un curé du coin, il abandonne ses biens et ses énormes dettes, quelque 2625 livres, à sa fille. Marie qui est encore jeune devra reprendre l'entreprise de fabrication de bas de son père pour subvenir aux besoins de sa famille mais aussi de l'économie du village.
Elle vide les fonds de tiroir, fait lever la saisie et examine calmement la situation. L’industrie du bas de soie stagne, alors que les laines un peu rudes de la Beauce, du Berry et de Sologne sont fort prisées : l’avenir est dans la laine. Or, elle sait, par l’un de ses oncles, qu’un pasteur anglais a inventé un métier à tisser les bas ; Colbert en a fait venir un près du bois de Boulogne. En tant que directrice de l'entreprise, ouverte aux progrès techniques de l’époque, Marie en achète quatre, à crédit. Mais, surtout, elle embauche des jeunes en supprimant la nécessité, pour ces derniers, de payer un droit de formation à l'apprentissage au maître de stage. Cette pratique très innovante lui permet d'offrir la possibilité d'acquérir un métier (et donc des revenus) à des jeunes pauvres, à des orphelins...Elle crée des emplois pour que ces jeunes sortent de la misère par eux-mêmes.
En 1685, l’atelier POUSSEPIN est le seul en France à faire des bas avec un métier, et forme des générations d’apprentis. En 1702, Dourdan, grâce au zèle de la demoiselle, est la deuxième ville de France pour le tissage des bas de laine. Dans la foulée, Marie entreprend de révolutionner l’apprentissage. Elle prend des jeunes (entre 15 et 22 ans), qu’elle s’efforce de "garder du libertinage" et fixe une production hebdomadaire minimum : quatre paires de bas, non payées ; mais tout ce que l’apprenti fait en plus est largement rémunéré. De plus, elle abolit la taxe d’apprentissage prélevée sur les familles. En quatre ans, elle a remboursé les dettes, et fait fortune. Son petit frère Claude a grandi, il reprend les affaires de sa sœur.
L’hiver 1693 a été rude ; on recense 800 mendiants à Dourdan, contre 100 habituellement. Marie se dévoue avec le dynamisme qu’on lui connaît, vit modestement, sert de garde-malade et ne consent point à prendre mari. Parallèlement à sa responsabilité de chef d'entreprise, Marie Poussepin est très engagée dans une Fraternité de Charité de son village, puis, en 1693, elle entre, comme tertiaire, dans une Fraternité du Tiers Ordre Dominicain. Par le zèle qu'elle apporte à visiter les malades, les veuves, les mendiants... Marie devient rapidement responsable de ces groupes.
Emue par la misère des campagnes et en particulier par le statut des orphelines, des veuves, des femmes malades et plus généralement par la condition de la femme pauvre de son époque, le 14 octobre 1695, le jour de ses 42 ans, Marie annonce à son frère qu’elle quitte Dourdan, pour s’installer à Sainville, un petit bourg, en pleine Beauce, à dix-sept kilomètres de sa ville natale. A nouveau, elle fait merveille. Elle fonde une fraternité dominicaine à laquelle elle donne tous ses biens personnels ; elle recueille des orphelines "sans aveu et sans secours", ouvre une école de filles ignorantes auxquelles elle apprend un métier, le tricot, ce qui semble parfaitement incongru aux notables de l’endroit. Marie refuse les dons, les sœurs vivent chichement du travail de leurs bras ; la Providence supplée au reste.
Cette Fraternité installée dans le village de Sainville est une innovation : il s'agit de vivre ensemble selon les coutumes dominicaines, mais sans clôture, pour pouvoir rayonner la charité ; elle entend ainsi relever un défi : lutter contre la misère et vivre pleinement la vie religieuse. Marie donnera une grande place au travail comme véritable ascèse et engagement fraternel pour atteindre les objectifs de la congrégation.
L'évêque de Chartres lui pose cependant problème : pour reconnaître la congrégation fondée par Marie, il exige que les soeurs renoncent à tout lien avec les Dominicains. Marie doit se soumettre ; les liens ne seront rétablis qu'à la fin du XIXème siècle et institutionnellement au milieu du XXème siècle.
Marie Poussepain a été béatifiée le 20 octobre 1994
Elle se sent vite à l’étroit à Sainville ; elle fonde une autre communauté à Auneau, puis à Meung sur Loire, à Joigny, à Massy, à Chilly Mazarin... En 1725, à 72 ans, elle est à la tête de vingt établissements. Elle décède à Sainville le 24/01/1744, âgée de 90 ans.
Les soeurs de Marie POUSSEPIN : Les sœurs de Charité dominicaines de la Présentation de Tours, agissent gratuitement au service des pauvres et doivent par ailleurs gagner leur vie (travail de tissage à l'époque de la fondation) ; l'exercice de la charité est au centre de la vie religieuse, le travail devenant un moyen de vivre la pauvreté religieuse. Elles sont aujourd'hui plus de 4000 à travers le monde (Colombie, Inde, France, Espagne, Burkina Faso, Iraq...).
Paroisse de Sainville
Diocèse : Chartres. | Archidiaconé : Grand archidiaconé. | Doyenné : Rochefort. |
Vocable : St Pierre | Présentateur : l’abbé de St Benoit sur Loire |
L’église porte aujourd’hui le vocable de St Pierre, mais autrefois on parlait de la paroisse St Pierre & St Blaise. Ce vocable de St Blaise ne figure que dans un acte de mariage du 08/02/1735 où il est précisé que les bans ont été publiés le 3 février "fête de Saint Blaise, patron de la paroisse de Sainville".
Curés
1150 RAOU.
1312 de VILLENEUVE-LA-GUYARD Guillaume.
1376 JOUAN.
1391 CHUFLEAU Robert.
1537 d’ALLONVILLE Florentin.
1556 de LA CROIX Noël : afferme le temporel et confie le spirituel à PASQUIER Pierre.
1590 THEVARD Rémy, † 1622 à 80 ans.
1622 DELIN.
1639 ODELIN Pierre.
1652 AVELINE.
1658 BILLARD.
1661 de VILLEBONT Claude, cordelier, dessert.
1662 JONCQUET Anne, † 1690 à 67 ans.
1691 de BILLY Gabriel, † 1706 à 40 ans.
1706 LE BEL François, † 1710 à 42 ans.
1710 PINGUENET Jacques, + 1719.
1719 LEBEAU Laurent, dessert.
1721 de la MOTHE LA MYRHE, prédicateur du Roi.
1742 BOUTROUE Gabriel Étienne, † 1742 à 29 ans.
1742 SERVANT Pierre.
1759 GOURDET François Guillaume, †1762 à 32 ans.
1762 JOUAN Lubin, qui avait été vicaire d’Authon-la-Plaine (et assermenté en 1791) ; à son style, on pourrait le croire de la Gascogne. Il a écrit, dans ses registres paroissiaux, que « les 26, 27, et 28 janvier 1776, l’hiver fut si rigoureux et que le froid était tellement entré dans les maisons, que la sueur du bois qui brûlait dans le feu gelait au bout de la bûche sans tomber ».
1791 FOURÉ, né à Mainvilliers, intrus, infidèle à ses vœux, gendarme.
1802 HARDY Étienne Constantin, † 1823 à 57 ans.
1823 DOLLU Jacques Florentin ; 1837 : curé de Douy.
1837 PASQUIER Narcisse Armand ; 1857 : curé de Bazoches-les-Hautes.
1857 GAMICHON Hippolyte Antoine ; 1859 : aumônier de la Visitation de Dreux.
1860 ALLARD Jules Denis ; 1868 : démissionnaire ; 1873, à 70 ans.
1868 GOUACHE François-Désiré ; 1847 : curé de Marville-Moutiers-Brûlé.
1874 PROVOST Marin François ; 1877 : professeur à l’Institution Notre-Dame.
1879 LEGRAS Louis Pierre Albert.
Vicaires
1640 LE PELLETIER.
1641 LAUTOUR.
1643 BAUDOUIN.
1643 TRIPPIER ; 1644 : vicaire ou curé d’Ymonville.
1646 LE BIGOT.
1646 VELARD.
1646 d’ALIGAULT, † 1647 à 35 ans.
1649 LEROY.
1650 BRIAND.
1651 LALLEMAND Pierre, † 1652 à 53 ans.
1658 CHASSENNE.
1667 MOSLE.
1670 BOURDON.
1694 FOTRET Pierre, cordelier.
1713 de NULLY, chapelain.
1722 CASSEGRAIN Paul ; 1729 : chapelain de Louville.
1738 SERVANT Pierre, chapelain ; 1742 : curé.
1745 PETRIT Lubin ; 1751 : curé de Mittainvilliers.
1754 MILLESOS François.
1758 GOURDET François G. ; 1759 : curé.
1765 HOUBRON.
1768 GOUPY Louis ; 1770 : vicaire de St Piat.
1771 ROBERGE Jean Baptiste Prosper ; 1777 : vicaire de Mittanvilliers.
1771 MARCILLE Jean Baptiste ; 1777 : vicaire d’Ecrosnes.
1780 BOURGET François ; 1786 : curé d’Ymonville.
1786 SONNET Louis ; 1786 : curé de Louvilliers-les-Perche.
1786 BOURGEOIS.
1789 ROUSSEL.
1790 LHOTELLIER Noël Joseph ; 1792 : déporté ; 1801 : de retour, reste dans sa famille ; 1803 : Refuse Santilly et accepte Coltainville.
1791 GAIGNIER , infidèle à ses vœux ; 1805 : employé à la Préfecture.
Conservation des registres paroissiaux :
A.D. : 1723-1790, 1791-1873 (lacune : 1790)
A.C. : b 1588-1790 (lacunes : 1679-1680)
M 1639-1790 (lacunes : 1639-1790)
S 1640-1790 (lacunes : 1639-1790)
Retour à la sélection