DAMPIERRE-SUR-BLEVY - Historique

DAMPIERRE-sur-BLÉVY (Dampna Petra super Bleviacum)

Dampierre-sur-Blévy est un gros bourg sur la Blaise, ancien fief seigneurial relevant de la terre et marquisat de Crécy).

 

Dès 1669, à Dampierre-sur-Blévy, à proximité de la forêt de Senonches qui offre un formidable réservoir de matière première, des forges sont construites : ce fut la première usine intégrée de France. Elle concentrait en un même lieu deux hauts fourneaux accolés à des cheminées octogonales. Outre le combustible, bois et minerai, l'usine utilisait la force motrice de l'eau, produite par un étang de 17 ha sur la Blaise. 

Il s’agissait de ce qu’on appelait une grande forge, avec les trois unités de productions :

  • hauts fourneaux dans le même masse où étaient coulées de longues barres de fontes, appelées gueuses ;

  • la forge (métallurgie) proprement dite, avec une affinerie et un gros marteau, appelé martinet ; la fonte était transformée en fer ;

  • la fonderie où les barres de fer étaient découpées avant leur commercialisation.

Plusieurs grandes roues, actionnées par la force hydraulique, faisaient mouvoir les soufflets des hauts fourneaux, le gros marteau de la forge et les mécanismes de la fonderie.

Une originalité des forges de Dampierre-sur-Blévy fut la construction de deux hauts fourneaux jumeaux dans un même bâtiment permettant la coulée de grosses pièces ; la fonte de canons n’est pas étrangère à cette disposition. Elle permit aussi, en 1688, la confection de tuyaux de fonte de 48 cm de diamètre et de 1 m de long destinés au Canal de l'Eure, tuyaux qui furent ramenés en 1705 pour être refondus après l’abandon des travaux  prévus pour amener l’eau de l’Eure jusqu’à Versailles.

Mais d’autres productions attestent de la polyvalence de l’établissement puisqu’à côté de vergettes de fer utilisées notamment dans la clouterie, les forges de Dampierre livraient aussi des boulets de canon à Rouen, au Havre ou à Saint-Malo.

Une telle réalisation supposait des moyens financiers très importants. Elle a été rendue possible par le duc d'Enghien qui s’était rendu acquéreur, en 1667, de la forêt de Senonches (ainsi que d’une partie de celle de Brezolles) et qui, désireux de rentabiliser sa forêt, souhaitait en augmenter les débouchés. Elle lui fournissait le bois nécessaire, en même temps que le minerai des nombreuses mines ou gisements exploités là de temps immémoriaux

Dans ces forges,  Colbert fit couler les canons de la flotte royale.

 

Aujourd'hui, subsistent la maison du maître des forges, un double fourneau, les halles à charbon et la halle de coulée, l'étang, les bâtiments à soufflets et le logement du commis qui, sur un site classé monument historique, constituent un vestige exceptionnel de l’industrie sidérurgique du XVIIème siècle.

 

Description : Machines de Marly. Les anciens Hauts-Fournaux de Dampierre.jpg


 

Code Insee : 28 3 10 226 E

Intendance : Alençon.

Élection : Verneuil.

Subdélégation : Senonches (et Brezolles en 1776)

Grenier à sel : Brezolles.

Coutume : Châteauneuf-en-Thymerais.

Parlement : Paris.

Bailliage : Châteauneuf-en-Thymerais 

Gouvernement : Normandie.

District (1790) : Châteauneuf-en-Thymerais 

Canton (1790- an IX) : Senonches

.

 

Démographie ancienne (feux) :

  • 1250 :  72

  • 1709 :  60

  • 1713 :  95

  • 1720 :  60

  • 1790 :  80

Démographie contemporaine (habitants) : 

  • 1790 : 325

  • An 4  : 114 au-dessus de 12 ans (liste nominative)

  • An 8 :  366

  • 1826 : 262

  • 1831 : 301

  • 1921 : 195

  • 1982 : 209

  • 2016 : 246

Territoire :

  • Cadastre : Plan 1812. Matrice du 15/07/1823 

Administration :

L’arrêté préfectoral du 23/07/1955 (J.O. du 19/10/1955 n° 247, page 10323) réunit la commune de Feuilleuse à celle e Dampierre-sur-Blévy.

L’arrêté préfectoral du 13/12/1972 (J.O. du 28/01/1973, n°24 page 1114) réunit la commune de Dampierre-sur-Blévy à celle de Maillebois. Sa superficie était alors de 1760 hectares et son n° de Code INSEE : 28 3 22 125.

Conservation des registres paroissiaux et d’état civil (Situation de Janvier 1990 qu’il y a lieu de vérifier à partir des registres mis « en ligne » par les A.D.) :

  • A.D.: 1699-an VI – an VII-1872 (lacunes : 1717-1737).

  • A.C : B : 1644-an II (lacunes : 1652-1667, 1699).

  •          M : 1646-an II (lacunes : 1649, 1652-1667, 1699).

                  : 1641-an II (lacunes : 1652-1667, 1699).

 

Aujourd’hui, outre le bourg, la commune de Dampierre-sur-Blévy comporte quatorze hameaux : 

  • Bilonière (la) : ancien faubourg de Feuilleuse, dont il dépend encore aujourd’hui pour partie – fief mentionné en 1669 sous le nom de la Billonnière. Fabrique de tuiles et de briques.

  • Bois-Cléreau (le). : deux fermes. Plusieurs maisons y ont été détruites vers les années 1950-1954, ainsi que celles qui composaient le petit hameau des Grez, ancienne seigneurie (1586) ; leur emplacement est en culture.

  • Boulay-Sauve-Loup (le) : ferme.

  • Châtelets (les) (Castellariae): Ancien lieu fortifié, dépendant en grande partie de  Feuilleuse – fief seigneurial en 1609 – appelé les Bois-Chastelet en 1766.

  • Cormier (le) : maison isolée.

  • Forge-du-Bois-Ballu (la) : usine métallurgique qui portait déjà ce nom en 1480 ; elle est plus connue sous celui de Forges-de-Dampierre, et se trouve au pied de la chaussée du grand étang de Dampierre qui occupe une superficie de 30 hectares et donne naissance à la petite rivière de la Blaise. On y pêche quelquefois des brochets monstrueux, témoin celui ont la tête  se voit à l’étalage d’une boutique, à Paris, 50 quai de la Mégisserie. En dessous, sur une plaque de cuivre, est gravée cette inscription : « tête de brochet pêché en 1830 dans l’étang e Dampierre-sur-Blévy (Eure & Loir), propriétaire Mr GOUPIL – longueur : 49 pouces – poids : 39 livre 3/4/

  • Gord (le) : ferme. Doit son nom à une fontaine abondante qui verse ses eaux dans l’étang de Dampierre. On trouve la métairie du Gort en 1669 (Gordus, Gurges : retenue ‘au, pêcherie).

  • Moulin-des-Moulins (le) : moulin à farine et ferme. Un acte de 1766 mentionne « le fief, terre et seigneurie des Moulins et du Moulin-des-Moulins, avec une maison seigneuriale »   

  • Les titres de la seigneurie des Moulins, conservés aux archives d’eure-et-Loir, remontent à 1255.

  • Moulin-Neuf (le). : moulin à farine.

  • Terriers (les) : tuilerie.

  • Tuilerie (la) : maison isolée, ancienne tuilerie.

  • Val (le) : maison isolée.

  • Vallées (les) : ferme.

  • Verdière (la) : ancienne seigneurie mentionnée en 1552.

?

Paroisse de DAMPIERRE-sur-BLÉVY

L’église est mentionnée dès le XIIème siècle.

 

Vocable  de l’église paroissiale : Saint Pierre.

Présentateur : le seigneur du lieu.

Diocèse : Chartres.

Archidiaconé : Dreux.

Doyenné : Brezolles.

1738 : 200 communiants, d’après le « Pouillé ».

 

Retour à la sélection